Audinot.                                    59
toute la rigueur de la juftice foit contre ledit fleur Abraham D.'...., foit contre la dame Audinot fon époufe; mais le comparant aime à croire que fa malheurcufe époufe ne perdit de vue fés devoirs que par robfeffion "opiniâtre
ct les follicitations pernicieufes dudit lieur Abraham D...... que fon cœur
n'elt pas infenfiblc aux remords ct qu'elle feroit aifément rappelée à la pra­tique de fés devoirs fl elle étoit pendant quelque tems féparée de l'objet dangereux qui s'étudie à la féduire.
Mais pour confommer une féparation auffi importante, le comparant re­connoit que fés propres forces font infuffifantes et quc quelques mefures qu'il pût prendre, Ies efforts combinés de fa femme ct dudit fleur Abra­ham D.....les rendroient bientôt illufoircs, ct qu'enfin il n'y a pas d'autre
parti à prendre pour lui que d'affocier l'autorité judiciaire à l'autorité maritale.
Pourquoi le comparant nous a requis acte de fa plainte, etc.
Signé : Audinot ; Vanglenne.
(Archives des Comm., n° 4993.)
VII
L'an 1784, le mercredi 15 décembre, fix heures du foir, nous Mathieu Vanglennc, etc., cn conféquence de la lettre à nous adreffée par M. le lieu­tenant général de police cejourd'hui, portant que le fleur Audinot, devant à l'Académie royale de muflque la fomme de 4,248 livres pour les mois d'août, feptembre et octobre derniers, l'intention du miniftre étoit de faire retenir et féqueftrcr jufqu'à nouvel ordre le produit des recettes de fon fpëctacle ; la­quelle lettre, ainfi qu'une note qui y étoit jointe, contenant l'état des fommes dues à l'Opéra et fommé à 2,248 livres font demeurées ci-annexées : nous nous fommes tranfporté boulevard du Temple, à la falle du fpëctacle de l'Ambigu-Comique tenu par le fleur Audinot, où étant, nous y avons trouvé fleur Nicolas-Médard Audinot, directeur dudit fpëctacle, auquel nous avons fait entendre le fujet de notre tranfport et donné communication dc la lettre ci-deffus datée et de l'état ci-annexé et lui avons déclaré que nous allions faire mettre une fentinelle au bureau de la recette pour veiller à la fureté des deniers : à quoi ledit fleur Audinot nous a dit que par refpect et pour obéir aux ordres du miniftre et de M. le lieutenant général de police, il n'empêche et confent même qu'il foit par nous établi une fentinelle chaque jour pour veiller à la fureté des deniers de la recette de fon fpëctacle ct que lcfdits deniers foient dépofés en nos mains chaque jour et jufqu'à nouvel ordre -infi qu'il eft énoncé en ladite lettre ci-annexée, mais qu'il fait toutes réferves et proteftations de droit et s'oppofe à la délivrance defdits deniers à qui que cc foit, fi ce n'eft en fa prëfence ou lui duement appelé et jufqu'à ce qu'autrement par juftice il en ait été ordonné.
Signé : Audinot.